J’ai repris en 2007 la ferme de mes parents pour cultiver du petit épeautre sur la majorité de nos 90 hectares de terre étendus sur le Vaucluse, la Drôme et les Alpes-de-Haute-Provence. Depuis, nous cultivons également quelques variétés peu connues pour en extraire les graines ou l’huile (cameline etc)
Il y a 20 ans, nous avons commencé à acheter et transformer du petit épeautre bio pour d’autres agriculteurs. Il faut en effet ôter la première peau du petit épeautre pour qu’il soit consommable soit entier, soit sous forme de farine.
Etant témoin de l’évolution du marché, en 2009 j’ai décidé de basculer notre propre exploitation intégralement en bio.
Mais même avant cela, nous avions toujours eu une démarche favorable à la bio car nous ne traitions pas nos cultures. La conversion à la bio était donc plutôt simple techniquement et assez évidente pour nous.
Nous vendons principalement nos récoltes en petit-épeautre aux meuniers et la farine issue de nos ateliers de transformation aux boulangers. Une autre partie de notre production est destinée aux Ateliers Bio de Provence pour la production de pâtes.
Cela fait plus de dix que nous fournissons Ateliers Bio de Provence en petit-épeautre. Ils y trouvent un intérêt car nous travaillons sur l’intégralité de la filière, du champ jusqu’à la farine. Notre appellation Indication Géographique Protégée sur une partie de notre production permet de répondre à la demande de certains clients comme Ateliers Bio de Provence qui cherchent des produits locaux provençaux. L’appellation IGP leur permet donc de certifier que leurs pâtes sont bien locales. Travailler Ateliers Bio de Provence m’offre un débouché supplémentaire. En plus de fournir les meuniers et les boulangers, depuis plusieurs années ma production est valorisée par la fabrication des pâtes. C’est une autre utilisation que l’on fait de ma farine.
Manger bio est clairement meilleur pour la santé et manger bio local répond à une logique évidente. Nous sommes conscients que les prix sont plus élevés en bio, mais cela permet au producteur d’acquérir une rémunération plus juste.